La «crise» sans fin de la modernité: naissance et avatars d’un thème chez Reinhart Koselleck
Resumen
La question de la «crise» a occupé Reinhart Koselleck sa vie durant. A partir de sa thèse de doctorat, Kritik und Krise (1954), elle a très tôt déterminé sa perception du monde moderne – des guerres civiles confessionnelles du XVIe siècle jusqu’au long cycle révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle. Dans sa première partie, l’article propose une analyse critique de Kritik und Krise. Sa conclusion intermédiaire est double. D’une part, il montre l’existence d’une triple surcharge philosophique de la démonstration koselleckienne (surchage schmittienne, cochinienne et löwithienne). D’autre part, il relève les principaux forçages interprétatifs et empiriques sur lesquels repose la thèse générale du livre. Dans sa seconde partie, l’article examine la manière dont cette première analyse de la «crise» par Koselleck évolue par la suite dans son œuvre à travers les thématiques de la «Sattelzeit», de la «temporalisation» (Verzeitlichung) et de l’«accélération» (Beschleunigung). L’article défend au final une double thèse : d’une part, l’idée que le premier Koselleck de Kritik und Krise fait moins œuvre d’historien que de critique généalogique de la modernité totalitaire ; d’autre part, l’idée que la sur-accentuation ultérieure de “l’«accélération» (en lieu et place de la «critique» crisogène moderne) a permis à Koselleck d’anticiper certains questionnements de l’anthropocène alors même que ses interrogations initiales relevaient d’une ontologie politique néo-hobbésienne peu à même de penser le tournant démocratique moderne.
Descargas
Derechos de autor 2020 Instituto de Historiografía "Julio Caro Baroja" de la Universidad Carlos III
Esta obra está bajo licencia internacional Creative Commons Reconocimiento-NoComercial-SinObrasDerivadas 4.0.
El titular de los derechos de autor de los contenidos de esta revista es el Instituto de Historiografía "Julio Caro Baroja" de la Universidad Carlos III de Madrid.