Entre histoire et mythistoire: Edward Stillingfleet, Origines Britannicae (1685)

  • Pierre Lurbe IRCL-Université Paul Valéry-Montpellier 3

Resumen

Résumé: Dès ses origines au XVIe siècle, l’Église d’Angleterre se trouva dans l’obligation de justifier et de légiti­mer son existence, tant par rapport à l’Église ro­maine, que par rapport aux Églises dissidentes. La production d’histoires de l’Église d’Angleterre devant faire autorité relevait donc d’une nécessité, non seulement d’ordre religieux, mais aussi d’ordre politique, dans un pays dont le souverain était si­multanément chef de l’État, et chef de l’Église. C’est dans ce contexte général, et déjà ancien, que s’inscrit l’oeuvre d’Edward Stillingfleet, qui se trouve toutefois pris entre deux exigences contra­dictoires : tenir compte des très réels progrès de la science historique, dûs entre autres à Le Nain de Tillemont et aux mauristes, sans complètement renoncer au mythe national protestant, et à sa com­posante fabuleuse et légendaire. Si l’ouvrage repré­sente à certains égards un réel progrès du point de vue historiographique (l’Histoire des Écossais de Boèce est ainsi discréditée), Stillingfleet n’en utilise pas moins paradoxalement les nouvelles méthodes de la connaissance historique pour redonner lus­tre et crédit aux légendes, telle celle du roi Arthur, qu’elles devaient pourtant contribuer à dissiper. Les récits légendaires demeurent donc le noyau d’une histoire qui ne parvient jamais tout à fait à s’affranchir de la mythistoire.

Abstract: From its beginnings in the 16th century, the Church of England found itself compelled to jus­tify and legitimize its very existence, to vindica­te itself from the charge of illegitimacy levelled against it by both the Roman church and the Pro­testant dissenters (as they came to be known later). The writing of authoritative Church of England histories was therefore both a religious and a po­litical necessity, as the English monarch was both head of state and head of the Church. Origines fits into this larger picture, but Stillingfleet had to meet at once two contradictory requirements : on the one hand, he had to take into account the major advances leading to the progressive trans­formation of history into a science (in particular thanks to Le Nain de Tillemont and the Maurists), while at the same time not completely shedding the national Protestant mythology, with all its at­tendant tales and legends. In some ways, Origines does mark a genuine advance in the field of his­torical knowledge – Hector Boethius’s Scotorum Historia is given short shrift – , but Stillingfleet paradoxically uses the new historical methods to shore up the very legends they were meant to dis­pel (such as that of King Arthur). The legendary tales remain at the heart of a history that never quite manages to set itself free from mythistory.

Mots clés: Edward Stillingfleet, Église d’Angleterre, presbyté­riens, catholiques, histoire nationale, histoire ecclé­siastique, méthode historique, légendes, mythistoire.

Key words: Edward Stillingfleet, Church of England, presb­yterians, catholics, national history, ecclesiastical history, historical method, legends, mythistory.

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Publicado
2015-04-28
Cómo citar
Lurbe, P. (2015). Entre histoire et mythistoire: Edward Stillingfleet, Origines Britannicae (1685). REVISTA DE HISTORIOGRAFÍA (RevHisto), (21), 51-66. Recuperado a partir de https://e-revistas.uc3m.es/index.php/REVHISTO/article/view/2574
Sección
Monográfico